Mon récit qui suit témoigne de la complexité des situations.
Nous avons appris un samedi matin que ma mère alors dans un hébergement avait été transportée à l’hôpital Juif parce qu’elle était dans un état critique et avait du mal à respirer. Elle a été mise dans une chambre à l’urgence où il était possible pour ses proches de la veiller puisque, suivant sa volonté, il n’y aurait pas d’acharnement. Le dimanche soir, une résidente en médecine qui ne parlait que l’anglais est venue nous dire que ma mère serait déménagée le lendemain dans une chambre de quatre lits pour y finir sa vie. Je tente de raisonner avec cette résidente mais comme un robot elle me répond « I understand, I understand but she cannot stay here ?»
Le lendemain matin, je suis là et elle aussi. Je plaide encore avec elle qu’on ne peut pas concevoir une fin de vie simplement séparé par un rideau aux côtés d’inconnus qui traversent la même étape. Elle poursuit avec son simulacre d’empathie, mais ne bouge pas et maintient qu’il n’y a pas d’autre possibilité. N’eut été de la présence providentielle du médecin de ma mère qui passait par là et à qui je demande si elle ne peut pas retourner à sa chambre puisque les soins qu’elle requiert sont assez légers, je ne sais pas ce qui ce serait passé. Elle est retournée à la résidence où on lui assuré un départ serein, entourée des siens. J’ai porté plainte à l’ombudsman, par principe, je savais bien que l’aspirante médecin serait protégée par se pairs mais je voulais que l’information reste. Ça a pris des mois. Je n’ai j’amais su son nom car sa confidentialité est restée protégée et je n’ai pas su qu’elle avait été sa sanction ou même s’il y en aurait une. Je la reconnaîtrais entre mille et je me demande souvent quel tort elle a fait depuis. Combien de départs elle a gâché avec sa conception aussi inconcevable de la fin de vie.
Merci pour ton œuvre si utile Michelle Bourassa.
Marie Sterlin
Conseillère d'arrondissement Mile-End
Le Plateau-Mont-Royal
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